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homme
le 14 octobre 1870
à Fontaines (Vendée, France)
le 25 octobre 1969
à Fontaines (Vendée, France)
Médecin
Le Dr Albert Rouger est une figure bien connue des habitants du Sud-Vendée. L’abbé Merlet, qui a longtemps fréquenté le docteur (en tant que curé de Fontaines, de 1955 à 1966), a déjà établi, dans les grandes lignes, la trame de sa biographie.
Cyprien Romain Albert Eugène Rouger est né le 14 octobre 1870 à Fontaines (Vendée). Après une scolarité dans la commune puis à Fontenay-le-Comte, il part suivre des études à l’école de médecine de Nantes, sous la direction de Gustave Rappin, qui a fondé dans cette ville une antenne départementale de l’Institut Pasteur. Son diplôme obtenu, Albert Rouger s’installe vers 1900 dans sa commune natale de Fontaines. Il y restera toute sa vie en tant que médecin, à l’exception des années 1914-1918, durant lesquelles il est mobilisé au front (comme lieutenant-major) puis à l’hôpital de Ploërmel, dans le Morbihan. Le docteur Rouger s’implique dans la vie fontenoise. Il est conseiller municipal de 1905 à 1959 et maire de 1929 à 1935 [1] .
Au sortir de la guerre, le docteur Rouger expérimente la mise au point d’un sérum, en s’inspirant des travaux d’Auguste Lumière. Ce sérum, dont la composition est stabilisée dans le courant des années 1920, est réputé guérir les problèmes d’asthme et de rhumatisme. Le Dr Rouger connaît alors une notoriété qui ne cesse de croître. Il reçoit tout d’abord une clientèle locale puis régionale. Au sortir de la seconde guerre mondiale, sa réputation prend une toute autre ampleur et dépasse de loin les frontières du Grand Ouest pour gagner l’ensemble du pays. Fontaines attire même de nombreux patients venus du monde entier (Belgique, Suisse, Italie, Brésil, Etats-Unis…) et quelques personnalités de renom comme Edith Piaf (attesté dans sa biographie), Fangio (d’après les rumeurs) ou Mohammed V, roi du Maroc (témoignage oral).
Les années 1950-1960 correspondent à un pic de notoriété, les habitants de Fontaines se souvenant encore des quelque 100 à 150 patients quotidiens que pouvait attirer leur médecin, patients qui se rendaient dans la commune par chemin de fer (liaison Paris-Niort-Fontaines), autocars (liaisons régulières avec plusieurs départements français, notamment dans le nord et l’est de la France) et taxis. Cet afflux contribue à assurer une certaine prospérité au village, qui est par ailleurs un important lieu de foires (marché aux bestiaux). La réputation du Dr Rouger est favorisée par la rédaction de plusieurs articles de la presse régionale et nationale (Paris Match, Voici).
Ce succès est toutefois terni par certains déboires auprès de la profession médicale. En 1950, l’ordre des médecins régional inflige une suspension d’un an au Dr Rouger, au motif qu’il n’a pas livré le secret de la fabrication de son remède, comme l’y oblige le codex pharmaceutique. Bien que rétabli par l’ordre national des médecins, qui annule cette décision en 1951, le Dr Rouger conservera par la suite une certaine amertume à l’égard de l’institution médicale. Il continue d’administrer ses piqûres jusqu’à un âge avancé. Il meurt le 25 octobre 1969, à l’âge de 99 ans. Depuis quelques années, une statue a été érigée en son honneur à Fontaines, près de l’église.
Notice établie par François-Mathieu Poupeau, chercheur CNRS à l’Université Paris-Est
Métier de la santé
Date de début : 1900
Date de fin : 1969
Lieu : Fontaines (Vendée, France)
Exerce la profession de médecin
Conseiller municipal
Circonscription : Fontaines, Vendée
Date de début : 1905
Date de fin : 1959
Maire
Circonscription : Fontaines, Vendée
Date de début : 1929
Date de fin : 1935