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Notice rédigée par : P. Moreau
Fait partie de : Dictionnaire des contemporains de la guerre de Vendée
homme
le 11 janvier 1775
à Chaix (Vendée, France)
Françoise-Charlotte Cormasson , degré : Mère
Louis-Isaac, degré : Père
le 09 août 1825
à Champ-Saint-Père, Le (Vendée, France)
Louis-Alexandre-David Robin, né à Chaix le 11 janvier 1775, fils de Louis-Isaac, licencié ès lois, « bourgeois » [1] et de Françoise-Charlotte Cormasson mariés à Chaix en 1762.
« A fait la première guerre de la Vendée » [2], puis la deuxième. Il épouse en 1806 Christiane Bardin (Curzon, 1787 - La Roche-sur-Yon, 1857) [3] fille de Frédéric, médecin [4]. Bien qu'un de ses fils soit prénommé Pierre-Alexandre-Napoléon (1809) [5] ; il reprend les armes en 1815. Le 5 décembre, le conseil municipal de Luçon donne son avis sur les bons de réquisition de l'Armée vendéenne [6] donnés après le 20 mars dont deux signés par David Robin, « chef de division » pour du tabac à fumer, des chandelles, de l'huile et de l'eau-de-vie. La municipalité menée par de Surineau, premier adjoint alors que le maire a été démis par le nouveau préfet, est d'avis que les bons soient acceptés en dépit d'un petit vice de forme, « connaissant la probité de Monsieur Robin [7]. Il figure en effet dans l'état des troupes de Suzannet comme adjudant-major, commandant la 6ème Compagnie sous Charles de La Lézardière, celle du Champ-Saint-Père. Cependant, La Lézardière ajoute à propos de cette unité qu’elle marcha quelques jours sous ses ordres puis n'obéit plus à ses demandes de rassemblement [8]. Bien qu'il ne mentionne pas Robin, le registre des délibérations municipales de Triaize est peut-être la source locale la plus complète pour décrire les forces en présence en 1815 dans le sud du département et en « pays bleu ». Il retranscrit dans le désordre et sur deux pages [9] la lettre du sous-préfet de Fontenay, Alexis-François Bernard [10], datée du 26 mai, demandant au maire : « en raison des circonstances dans lesquelles nous vivons », de suivre l'exemple des communes de Luçon, Sainte-Hermine, Mareuil et autres [11], et de réorganiser la garde nationale afin de la faire patrouiller toutes les nuits ; craignant les attaques contre les personnes et les biens, les vols de bestiaux et chevaux, la maraude, voire le passage de « chauffeurs ». En 1815, les camps en présence ont l'expérience et la mémoire des deux guerres précédentes [12].
Les bons de réquisition signés par Charles Caillaud, chef de la division de Luçon, qui ont été exclusivement donnés à Louis-Charles Guyet, fermier de Beauvoir depuis plus de 20 ans, probable premier racheteur « local » (thermidor an XI) d'une cabane d'abord acquise par un négociant nantais, maire de la commune depuis le Consulat jusqu'en août 1815. Le certificat de Charles Caillaud, reconnaissant qu'Auguste Guyet, ex-chasseur de la Vendée, cousin du maire et devenu son gendre en 1813, lui a remis son cheval et ses armes vers le 21 juillet, et qu'il peut (ou doit) « rester tranquille chez lui » [13]. Il est patent ici que les réquisitions sont faites auprès du parti adverse et sont « ciblées » : les fermiers ou les familles des négociants de 1791, propriétaires lointains de Nantes ou l'Ile de Ré, n'ont pas été mis à contribution. C'est bien le beau-père d'un « Chasseur de la Vendée » qui a été choisi. La datation de certains bons, signés par Robin, montre la poursuite de la mobilisation de ses hommes bien après qu’ils ont fini de répondre « aux ordres de rassemblement », bien après la rentrée du roi à Paris (8 juillet) et l'installation d'un nouveau préfet vers le 24 juillet. A la différence des bons présentés à Luçon, ceux de Saint-Benoît-sur-Mer : cheval, selle, froment, barriques de vin, tous signés de Robin « commandant de la division du Champ-Saint-Père », sont datés : du 29 juin au 8 septembre [14]. La démobilisation des troupes vendéennes semble difficile à obtenir et les hommes de Robin – ou Robin et ses hommes – ne font pas exception [15].
Dans un autre état nominatif du 4 septembre il est mentionné comme « 2eme adjudant major rétabli en vertu d'une lettre du comte de Mornac », auteur du document ; il a fait des offres de service au roi et souhaite « une place dans la gendarmerie » [16]. Il semble presque impossible d'établir à l'échelle locale, une chronologie précise du passage de L'Armée royale, devenue irrégulière depuis juillet, à la Légion de Vendée, forme nouvelle de l'armée, officiellement créée dès le mois d’août. Néanmoins à la fin de septembre 1815, le bureau du collège de Bourbon-Vendée recommande Louis-Isaac-Benjamin Robin des Baraudières au préfet afin de lui obtenir une bourse ; son père est alors dit « chef de bataillon de la légion vendéenne et qui depuis le commencement de la (R)évolution a fait éclater un dévouement généreux et même héroïque » [17].
Les états nominatifs mentionnent aussi son neveu, Joseph Robin des Baraudières (fils de Louis-François) lieutenant de cavalerie le 15 mai 1815 puis « placé comme lieutenant dans la légion de la Vendée le 9 octobre » [18].
A l'issue de la « Troisième Guerre », Louis-Alexandre David Robin des Baraudières est donc versé dans la légion de Vendée, fait chevalier de Saint-Louis puis nommé maire du Champ-Saint-Père en janvier 1818 par arrêté du préfet de Kerespertz [19]. À partir du 20 janvier 1818 il signe le registre d'état civil : « le chevalier David R. des Baraudières, maire » jusqu'au 23 décembre 1824 : il vient alors d'être nommé juge de paix du canton des Moutiers-les-Mauxfaits. En 1816 Pierre Nicollon des Abbayes est témoin lors de déclaration de naissance de Pierre-Martial-Edmond [20] et son dernier fils est même prénommé Henri (1824) [21]. Il décède peu après, le 9 août 1825, à la Brochetrie du Champ-Saint-Père dit en effet « ancien chef de division des armées royales de la Vendée », sans mention de son passage dans la légion de Vendée [22].
Au nom de ses enfants mineurs, sa veuve déclare la moitié des meubles pour un peu moins de 4900 francs, la maison de la Brochetrie et ses dépendances pour 14000 francs, d'autres immeubles pour 1500 francs[23] parmi ses frères : Louis-Isaac-Fidèle né au Champ-Saint-Père en 1768 décédé en 1819, d’abord époux de Suzanne-Victoire Besse, décédée à Saintes puis de Rose Charlotte Richard, fille et sœur de fermier des marais et belle-soeur de Louis-Gabriel-Benesteau, notaire de Sainte-Cécile, acheteur de biens nationaux réfugié à Triaize dès 1793 [24]. Déclaration de succession par sa veuve : Les Moutiers-les-Mauxfaits, 11 février 1820 [25].
Maire
Circonscription : Champ-Saint-Père, Le, Vendée
Date de début : janvier 1818
Règne ou régime : Restauration (1814-1830)
Nature de la relation : relation familiale
Frère de Louis François
Nature de la relation : relation familiale
Oncle de Lucien-David Rousse
Nature de la relation : relation familiale
Neveu de Cormasson, René Philippe
Nature de la relation : relation familiale
Frère de Louis-Benjamin
Nature de la relation : relation familiale
Fils de Françoise-Charlotte Cormasson
Nature de la relation : relation familiale
gendre de Bardin, Frédéric François